• Le Développement Psychomoteur de Bébé

    Un livret illustré simple sur le développement psychomoteur du bébé de 0 à 18 mois.

    Je l'ai trouvé sur ce blog : http://journalpsychomotricienne.fr/ qui comporte de nombreux articles très intéressants.

    [Livret illustré] Le développement psychomoteur de bébé

     

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    L'idée de faire faire de la gymnastique aux bébés n'est pas neuve. Au début du vingtième siècle et au cours des décennies suivantes on a gardé les bébés pendant des mois dans des langes serrés et des lits étroits ; plus tard on les a beaucoup porté dans les bras, on les a mis dans des chaises hautes pour qu'ils voient le monde. Alors, les auteurs de livres, voulant contribuer à "développer" les bébés, ont conseillé aux mères de faire faire quelques minutes d'exercices physiques aux nourrissons lorsqu'elles enlèvent les langes au moment du bain. Parmi les exercices proposés figuraient : plier, allonger, soulever, balancer les bras et les jambes ; pédaler ; battre des mains avec des bras tendus devant le torse et au-dessus de la tête ; pour renforcer les muscles du ventre, tirer le bébé vers la position assise par les mains ; pour renforcer les pieds, le mettre debout ; pour lui apprendre à marcher, l'appeler ou le guider de la main.

    Parmi ceux qui donnaient de tels conseils, les différences concernaient la fréquence des exercices, leur durée, faut-il les faire le matin ou le soir, combien d'exercices sont à faire, dans quel ordre et avec quelle précision, jusqu'à quel degré de difficulté doit-on arriver pendant les différentes étapes du développement du bébé, etc. Mais quasiment tous étaient d'accord sur le fait que l'initiative vient de l'adulte : c'est lui qui fait faire au bébé passif - ou rendu actif par lui- certains gestes ou mouvements ; dans un cas un peu meilleur, l'adulte essaie de lui donner envie d'exécuter certains mouvements.

    Vers le milieu du siècles, de tels conseils sont devenus plus rares ; mais depuis les dernières décennies, il semble que nous assistons à leur renaissance. Des articles, des livres concernant la gymnastique  du bébé paraissent l'un après l'autre ; bien que se référant à l'activité et à la collaboration de l'enfant, ils reprennent en fait les anciens conseils. Si dans la mode féminine par exemple, le retour temporaire des modes des années 20 ou 30 ne représente aucun "danger" mais un esprit de diversité romantique, dans les domaines qui concernent les soins aux bébés, il est particulièrement nuisible de ranimer certaines habitudes depuis longtemps dépassées, même si cette réapparition est habillée d'une phraséologie moderne et apparemment actuelle, même si elle se fait par l'intermédiaire de beaux livres richement illustrés...

    Il serait erroné de progresser à reculons !... Cela fait déjà soixante ans qu'est paru en Hongrie un livre dans lequel une jeune pédiatre a engagé la lutte contre la gymnastique des bébés alors en usage dans toute l'europe. C'est un développement des mouvements basé sur l'initiative du nourrisson lui-même qu'elle considérait comme important. Le Dr Emmi Pikler -dont le livre s'intitule : "Que sait faire votre bébé ?" est devenu depuis un expert mondialement connu et reconnu de la motricité du nourrisson et du jeune enfant.

    Que signifie : "Le développement moteur des bébés basé sur leur propre initiative "? Tous les muscles d'un nouveau-né sain sont prêts à fonctionner, et pourtant ses mouvements sont incohérents, désordonnés ; il agite les bras et ses jambes, son tronc bouge à gauche, à droite. Ses gestes sont raides, il ne peut pas encore les guider. Pour devenir un enfant dont les mouvements sont mûrs et harmonieux, il lui faut parcourir un long chemin dans son développement physique et mental.

    Bien qu'il y ait de grandes différences dans le rythme individuel du développement des mouvements chez les nourrissons, tous les bébés en bonne santé et dont on prend soin avec beaucoup d'attention, se ressemblent sur un point : s'ils en ont la possibilité (place, vêtement adapté) pendant leur temps d'éveil ils bougent beaucoup, ils sont très "occupés" ; ils s'exercent et deviennent de plus en plus habiles. Si on observe un enfant dans son lieu de jeu, ne serait-ce qu'une demi-heure, on est admiratif devant sa persévérance, devant l'intense travail musculaire de grande variété qu'il fait lors d'un essai ou lors des exercices d'un nouveau mouvement : ce sont les caractéristiques d'une activité qui ne peut jamais être obtenue par une stimulation externe ! Et ce qui frappe encore l'observateur chez tout bébé en bonne santé : ses propres mouvements, son développement moteur, chaque détail de ses progrès sont pour lui la source d'une joie constante.

    Lorsqu'il apprend ainsi, de lui-même, à se tourner sur le côté, sur le ventre et du ventre sur le dos, à rouler, ramper, se mettre assis et debout, à marcher, se déplacer sur une pente, sur un escalier, à sauter - il ne le fait pas avec des à-coups forcés, avec des muscles crispés inutilement, mais avec joie, tout heureux, même si on peut le voir aussi à certains moments contrarié, impatient à cause d'un échec momentané. On observe cette même joie au cours des mouvements et postures intermédiaires caractéristiques justement à cet âge. On peut voir quasi continuellement, sa joie de l'expérimentation quand il essaie un nouveau mouvement. De la sérénité, du calme, une concentration sérieuse se dégagent du nourrisson actif et tâtonnant. De plus ces essais de mouvements nouveaux, l'exercice des anciens rendent sa musculature plus agile et plus forte, ses mouvements plus coordonnés et plus harmonieux.

    Les exercices fortifient les différentes parties de son corps. Se retourner sur le ventre et se tourner à nouveau sur le dos renforcent surtout les muscles du bassin ; le bébé qui joue sur le ventre ou se déplace en rampant renforce la musculature de son dos ; celui qui s'exerce à se mettre debout développe surtout les muscles des cuisses, du ventre et des reins. C'est pendant l'apprentissage de la marche que les jambes se redressent et que se forme la voûte plantaire.

    Les choses ne se passent ainsi que si le bébé arrive à ces différentes formes de mouvement par lui-même, de sa propre initiative. Le bébé qui ne sait pas encore se mettre assis mais que l'on assoit, ne sera pas assis avec un dos bien droit mais avec un dos voûté ou raide : sa colonne vertébrale et les muscles de son dos ne peuvent pas encore supporter cette charge, ils ne se renforcent pas mais se raidissent. Si on met le bébé debout avant qu'il n'y arrive par lui-même ou si on le fait marcher alors qu'il n'est pas encore arrivé à ce stade dans son développement, il se tiendra debout, il marchera avec maladresse et gaucherie, son équilibre sera précaire et il assimilera des réflexes erronés.

    Le bébé s'approprie la majorité des nouvelles postures à travers une série de postures intermédiaires ; pendant l'apprentissage et tous ces exercices, ses mouvements deviennent de plus en plus parfaits. L'enfant qui n'est pas restreint dans ses mouvements, peut toujours, lors de la préparation d'une nouvelle posture, revenir vers sa position de départ déjà bien assimilée.

    Les tout premiers essais réussis de se tourner sur le ventre ou de se mettre debout peuvent parfois être une exception: revenir en arrière, c'est-à-dire, se remettre sur le dos ou se remettre au niveau du sol, ne sera peut-être pas alors réussi tout de suite. Naturellement, dans un tel cas il faut aider l'enfant qui le demande. Mais lorsque, par exemple, de la position ventrale, en se tournant sur le côté et en s'appuyant sur sa paume, il se met en position demi assise, et qu'il commence à sentir la fatigue dans cette position, il peut facilement et sans aide extérieure se remettre dans la position couchée. De même, il ne doit pas rester dans une position assise, tout courbé, penché en avant comme ces enfants entourés de supports que l'on a mis assis avant qu'ils aient appris à s'asseoir par eux-mêmes : il peut "s'aider" tout seul. Et il ne sera pas obligé de corriger ultérieurement une position mal apprise et devenue habituelle, car il se sera longuement exercé dans ces postures, jusqu'à ce qu'elles soient bien assimilées.

    Ce n'est que progressivement qu'il passera de plus en plus de temps dans des postures nouvelles. Après les premiers essais réussis de se tourner sur le ventre il joue encore souvent sur le dos ou sur le côté ; et il joue rarement assis quand il commence à savoir se mettre dans cette position. De même, les moyens de déplacement fraîchement acquis ne remplacent que progressivement les anciens. L'enfant qui commence à se déplacer à quatre pattes rampe encore à plat ventre le plus souvent pour se déplacer ; de même, celui qui commence à marcher se déplace le plus souvent à quatre pattes, surtout s'il veut arriver rapidement à destination.

    Il n'est pas souhaitable de raccourcir ces périodes intermédiaires. N'encouragez pas un enfant, même par l'expression excessive de votre joie à abandonner des postures ou des mouvements que vous considérez comme dépassés, et à exercer de nouveaux mouvements plus qu'il n'en a la force ou l'envie. Car ce faisant vous le fatigueriez, vous diminueriez sa mobilité naturelle et perturberiez le rythme de son apprentissage ; vous l'inciteriez peut-être à prendre des postures ou à faire des mouvements défectueux, raides. Même lorsque vous voyez qu'il sait déjà marcher, laissez-le ramper, se déplacer à quatre pattes, jouer éventuellement sur le dos ou sur le ventre tant qu'il en a envie et qu'il en ressent le besoin. Quant à vous, poser-le toujours dans une position dans laquelle il se sent déjà en parfaite sécurité.

    Ne pas proposer à un enfant des mouvements qu'ils n'a pas encore initiés par lui-même, le laisser maître du choix de ceux qu'il veut essayer, ne signifie pas qu'on l'abandonne pendant ses expériences motrices. Il faut qu'il soit dès le début sûr que vous l'aiderez s'il se retrouve dans une situation difficile. Mais cette aide ne doit pas consister à achever un mouvement commencé ou à lui faire réussir une tentative restée sans succès : remettez-le plutôt dans sa position initiale, celle où il est sûr de lui.

    Dire qu'il ne faut pas l'inciter par l'expression de notre joie à ce qu'il exerce plus souvent ou plus longtemps une posture ou un mouvement qu'il vient tout juste de réussir, ne signifie pas non plus que nous ne devons pas nous réjouir avec lui de ses nouveaux succès. Son envie de bouger augmente et ses liens avec ses parents se renforcent si ses essais, la richesse de ses mouvements, son agilité, sa persévérance sont reconnus et appréciés avec joie.

    Même le bébé dont les progrès moteurs sont plus lents que ceux de la plupart des autres, ne doit être influencé ni par un apprentissage, par un "enseignement" direct, ni par des stimulations indirectes, ni même par de la gymnastique pour accélérer son développement ! L'enfant progressant plus lentement à cause de sa constitution, de ses dispositions innées a besoin de plus de temps pour franchir les différents stades de son développement moteur. Le raccourcissement de ces périodes est souvent bien plus dommageable pour ces enfants "lents" que pour les bébés plus mobiles, se développant plus vite. Si, par inquiétude qu'il soit en retard par rapport à ses congénères, on le met dans des postures ou si on l'incite à des mouvements qu'il n'est pas encore capable de prendre, de changer ou d'exécuter par lui-même, on en le rend pas plus agile mais plutôt moins autonome et plus passif et dépendant. Alors, au lieu de prendre des initiatives et de faire des essais par lui même il attendra l'aide de l'adulte. Si on le met dans des postures qui lui sont inaccessibles par ses propres moyens, on le prive du facteur le plus important du développement moteur, c'est-à-dire du mouvement lui-même, de la possibilité d'en expérimenter, d'en exercer les multiples variétés.

    Seul l'enfant malade, avec handicap moteur, a besoin de gymnastique. Celle-ci, cependant, est une gymnastique thérapeutique, un traitement médical dont la prescription est un acte médical et l'exécution demande l'intervention d'un spécialiste, d'un kinésithérapeute ou d'un professeur spécialisé d'éducation physique.

    Il serait pourtant faux de croire que les adultes, les parents n'ont rien à faire pour favoriser le développement moteur autonome du bébé : vous devez organiser toutes les journées du bébé, toute sa vie, de manière à ce que cela serve son développement sain et harmonieux. Il faut se préoccuper avec une attention toute particulière des possibilités qui lui sont offertes de se mouvoir librement.

    Extrait de "Mouvements libres Activités autonomes" - Dr Judit Falk et Anna tardos  

    Collection « Parent-thèses »  

    Source 

     

     

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  • L'Institut Pikler Loczy à Budapest - Extrait du film : "Une maison pour grandir" de Bernard Martino proposé par Geneviève Appell.

     

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